Non, Warren Buffett n’est pas le meilleur investisseur de tous les temps. Cet honneur officieux revient à James Simons.

L’histoire du père de la finance quantitative vous enseignera deux grandes leçons essentielles.

Google est le moteur de recherche de référence. Largement même !

D’ailleurs, lorsque vous voulez chercher une réponse à une question, votre premier réflexe consiste à aller sur Google pour taper votre requête. Google fait tellement partie du quotidien du grand public que beaucoup de personnes ne disent même plus faire une recherche sur le Web, mais simplement “Googler”.

Au moment de déterminer qui est le meilleur investisseur de tous les temps, vous pourriez être tenté de poser la question à Google.

Google vous dit que Warren Buffett est le meilleur investisseur de tous les temps.

Pourtant, Google se trompe !

Quoi ? Google peut se tromper ? Et oui !

Car au fond, Google ne fait que reprendre cette idée reçue qui est dominante sur le Web selon laquelle Warren Buffett est le meilleur investisseur de tous les temps. Google n’a pas la réponse exacte à tout, mais Google ne fait que ressortir l’idée dominante sur le Web.

Si cette idée dominante est erronée, alors la réponse que vous obtiendrez sera fausse. C’est le cas ici !

Evidemment, je ne vais pas vous dire que Warren Buffett n’est pas un investisseur de légende. Depuis 1965, il affiche une performance de 20% par an généralement. Il a donc sa place parmi les meilleurs. Oui, mais ici, je cherche à vous parler du meilleur investisseur de tous les temps selon les chiffres.

Car les chiffres ne mentent pas.

Warren Buffett n’est pas le meilleur investisseur de tous les temps, James Simons l’est

Le véritable tenant du titre prestigieux et officieux de meilleur investisseur de tous les temps est James Simons. Si vous n’êtes pas dans le monde de la finance, il est fort probable que vous n’ayez jamais entendu parler de James Simons.

C’est fort dommage, et c’est quelque chose que je vais corriger dans ce qui suit.

La première chose à savoir sur James Simons, c’est qu’il n’est pas un financier comme les autres. C’est probablement la raison pour laquelle si peu de personnes au sein du grand public le connaît. James Simons ne donne quasiment jamais d’interviews. James Simons a fait sien le proverbe célèbre “pour être heureux, vivons cachés”.

Mieux encore, il est impossible d’investir dans le fonds d’investissement de James Simons si vous n’y travaillez pas !

Pourtant, le fonds d’investissement de James Simons affiche un rendement de 66% par an en moyenne depuis 1988. A ce rythme, vous faites un X10 en 5 ans seulement. Plutôt incroyable, n’est-ce pas ?

Comment James Simons a-t-il fait pour reléguer Warren Buffett et les autres aussi loin en termes de performances sur une si grande période de temps ?

En effet, James Simons a fait trois fois mieux en moyenne chaque année que Warren Buffett depuis 35 ans. La réponse à cette question est étonnante au premier abord, mais vous allez voir que c’est là que se trouve tout le génie de James Simons.

Comme je vous ai expliqué précédemment, James Simons n’est pas un financier à l’origine, mais un mathématicien.

Il aurait pu mener une brillante carrière de mathématicien dans des grandes universités Américaines, mais voilà, James Simons voulait devenir riche. Il a donc voulu mettre à profit ses compétences en mathématiques dans le domaine de la finance.

La conviction de James Simons était claire : les mathématiques pouvaient l’aider à battre tous les traders de Wall Street, sans exception aucune.

Dès lors, son approche fut radicalement différente de tout ce qui existait à l’époque.

Dès 1988, James Simons créé des modèles mathématiques complexes pour prédire l’évolution du marché boursier. C’est le début de la finance dite quantitative. Au lieu de perdre son temps à analyser les déclarations des CEO ou de lire les rapports d’entreprises comme peut le faire Warren Buffett, James Simons récolte tout un tas de données impossibles à digérer pour un analyste classique.

James Simons met au point des algorithmes capables d’ingérer toutes ces données quantitatives pour en tirer des conclusions ultra précises dont il tire profit.

Le pattern apparaît clairement : données quantitatives en masse → informations de qualité vous donnant un avantage déterminant au moment d’investir.

Dans le best-seller “The Man Who Solved the Market: How Jim Simons Launched the Quant Revolution” qui est consacré à sa vie et à sa méthode, il est révélé un exemple bien singulier mais tellement pertinent des données quantitatives qu’il avait pris soin d’exploiter.

Une métrique qu’il analysait s’appelait les “pizzas du Pentagone”.

Nom étranger s’il en est, n’est-ce pas ?

James Simons avait bien compris que chaque fois qu’une crise majeure dans le monde se préparait, que ce soit les invasions de l’Irak ou de l’Afghanistan, ou encore les périodes de fortes instabilités au Moyen-Orient, les employés du Pentagone faisaient de nombreuses heures supplémentaires.

Mais comment savoir si les employés du Pentagone faisaient des heures supplémentaires sans être un insider ?

En étudiant les carnets de commande des pizzerias autour du Pentagone bien sûr !

En effet, les pizzerias autour du Pentagone voient leurs commandes exploser dans ces périodes de forte tension au Pentagone.

Ce genre de signal est pris en compte par un algorithme bien entraîné pour miser une nouvelle guerre à venir qui sera menée par l’Amérique, le gendarme du monde.

Qui dit guerre, dit évidemment envolée du pétrole …

Vous voyez le type de conclusions que les algorithmes quantitatifs sont capables de tirer automatiquement lorsqu’ils sont bien entraînés. Il ne reste alors plus qu’à en tirer avantage sur les marchés financiers.

J’ai pris l’exemple du pétrole ici, mais cela s’appliquer à des dizaines de milliers d’autres données. Cela vous permet de comprendre comment James Simons est devenu en quelques années le mathématicien le plus riche de l’histoire.

Evidemment, les 66% de rendement par an de James Simons ne sont pas restés inaperçus bien longtemps. Son approche innovante a ensuite été copiée largement et donnait lieu à la naissance d’une toute nouvelle approche de la finance.

La stratégie quantitative est dès lors devenue l’arme secrète des plus grands hedge funds de la planète.

Les autres fonds d’investissement n’ont pas voulu rester à l’écart et se sont mis à recruter des mathématiciens spécialisés en ingénierie financière, qu’on appelle généralement les quants.

Véritable experts, ces quants sont payés de véritables fortunes pour mettre au point des modèles mathématiques ultra-avancés, capables de détecter ce qu’aucun trader ne peut voir à l’oeil nu.

Les deux grandes leçons à retenir de l’histoire de James Simons

L’histoire de James Simons que je viens de vous révéler doit vous faire retenir deux grandes leçons.

La première est que Google ne sait pas tout bien entendu. Google ne fait que ressortir les grandes idées dominantes qui existent sur le Web. Si celles-ci sont erronées, et elles les sont souvent, alors les réponses de Google seront représentatives de ces erreurs de perception.

La seconde est que vous devez toujours creuser plus loin que les réponses que 99% des gens vous donneront à des questions afin de découvrir des histoires incroyables. L’histoire de James Simons est justement incroyable et vous montre qu’il existe tout un tas de domaines dans lesquels vous pouvez faire une différence sur la masse en obtenant des informations que peu de personnes ont à disposition.

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